Le jour s’est levé sur Lanzarote et le vent n’est pas présent.

Joël et Pierre de TPF nous prodiguent leurs encouragements à la sortie du parc à vélo tandis que Cécile me mitraille pour la photo souvenir !

Je descends sur la plage sur laquelle sont disposées 2 arches ; une derrière laquelle se placent les nageurs les plus ambitieux et l’autre, en retrait, où se tiennent ceux qui pensent boucler les 3km800 en plus d’1h. Donc, sans aucun doute possible, je me place dans le SAS des « enclumes ».

Ça y est le départ est donné, et sans appréhension, je me jette dans l’océan. L’eau est limpide, j’arrive à progresser sans prendre le moindre coup bien que la première bouée soit à moins de 200 mètres. Elle est passée sans encombre (il faut dire que les « vrais »nageurs sont déjà loin devant). Après une longue ligne droite parallèle à la plage de près de 700 mètres, la deuxième bouée est franchie pour revenir perpendiculaire à la plage. Un plongeur est installé au fond caméra au poing. La dernière bouée est bientôt dépassée pour retourner au point de départ en longeant la plage. Aujourd’hui les poissons sont beaucoup moins nombreux que les jours précédents (ils ont dû nous prendre pour des prédateurs).

 

 

Enfin, j’arrive sur la plage après près de 36 minutes, je fais quelques pas pour passer sous l’arche dans le sable et je replonge dans l’eau pour refaire une seconde boucle.

Sur celle-ci, les bras commencent à tirer et il me tarde d’en finir (en un peu plus d’1h14).

Un tapis de crin (non motorisé) nous amène jusqu’au parc à vélo. J’ai profité du passage sous les douches pour enlever ma combinaison.

 

 

 

 

 

 

 

Je récupère sans problème mon sac de transition et cours sous la tente pour enfiler par dessus ma tri fonction un maillot vélo

(la reconnaissance du parcours vélo de jeudi avec la dream team de TriathlonPerformance au mirador del Rio m’avait quelque peu refroidi au propre comme au figuré : température fraîche, vent fort …).

 

 

 

 

Je sors enfin du parc, enfourche ma bicyclette et m’arrête quelques dizaines de mètres plus loin : 1er déraillement lors du passage sur le grand plateau.

Le vent est quasiment inexistant ou s’il est présent ce doit être dans le dos (celui-là je ne le sens jamais). Après être sorti de Pueblo Del Carmen, et avoir roulé sur une route très légèrement ondulée, j’attaque la 1ère montée qui n’a rien à voir avec la même gravie le mardi vent de face : ça passe tout seul. La descente nous amenant en bord de mer nous fait traverser les champs de lave : re-déraillement au passage du grand plateau. Le revêtement est super, j’ai l’impression que le vélo avance tout seul. Après cette première boucle, c’est l’entrée aux portes de Timanfaya : une montée par pallier qui se termine par quelques centaines de mètres un peu plus raide pour arriver au milieu des volcans.

 

 

 La végétation est quasi-inexistante, et quelques dromadaires promènent les visiteurs. Le paysage est quasiment lunaire.

Une longue portion assez rapide nous amène vers Téguise (cette fois, le passage sur le grand plateau s’est bien passée). Puis arrive, le « col » du mirador del Haria que je monte sans grande difficulté laissant les éoliennes quelque peu déboussolées par ce manque vent. La descente est splendide : la végétation se fait plus importante. La route d’excellente qualité serpente au-dessus de ravins impressionnants, couverts de cactus et de cultures en espaliers. On traverse le village d’Haria où une petite côte me rappelle à la réalité de la course : de petites crampes apparaissent sur les quadriceps m’obligeant à monter quelques dents.

Puis vient la montée sur le mirador del Rio, bordée de coulées de lave couvertes de lichens, que l’on grimpe sous un temps clément qui permet d’admirer la beauté du paysage et d’apercevoir l’île de Graciosa.

La descente rapide m’aide à récupérer quelque peu et sera mon dernier moment d’euphorie : la végétation se fait plus importante (pied de vigne protégée par un muret de pierre volcanique en demi-cercle pour protéger du vent).

 

 

En effet, au bas, le retour sur Puerto Del Carmen sera un vrai purgatoire : le vent de face entame mes dernières forces et les premières grosses crampes apparaissent. Par deux fois, je dois m’arrêter pour arroser et masser mes quadriceps qui se tétanisent et m’empêchent le moindre mouvement.

J’arrive tant bien que mal à regagner le parc à vélo grâce à une portion en descente suivie d’une ligne droite avec vent favorable : il était temps (ces 6h27 de vélo m’ont bien entamé physiquement et moralement).

La transition se fait correctement après qu’une bénévole m’ait appliqué de la crème solaire.

 

 

Je pars sur un rythme de 4 heures au marathon qui s’achèvera au bout de 15 kilomètres où les crampes sont de plus en plus douloureuses. A la fin de la 1ère des 4 boucles, je croise le vainqueur de cet Ironman, l’espagnol Llanos, qui en finit tandis qu’il me reste encore un peu plus de 30 kms à parcourir. Le supplice va donc durer près de 4h45 où j’ai l’impression de monter des « sommets des Alpes » qui quelques jours auparavant étaient un bord de mer quasiment plat.

 

 

Pour me rafraîchir, je glisse à chaque ravitaillement une éponge sous ma casquette et une autre que je place derrière la nuque.

 

 

J’arrive à franchir la ligne d’arrivée sans force mais en ayant forcé en 12h33. Il est temps d’aller manger la paëlla.